Athenes - Paralio Astros : 2017, la Grèce en tête

Le ferry qui nous transporte d'Héraklion à Athènes est un véritable hôtel sur les eaux : il y a des magasins, bars, restaurants, boîte de nuit, salle de conférence, et même une piscine sur le pont ! On profitera en fait uniquement des banquettes pour dormir, mais le tour du propriétaire est grisant !

 

Kostas, un ami d'Elena, et sa famille nous accueillent grandiosement en cette fin d'année 2016, qui n'a pas été aussi froide depuis des décennies. Les préparations pour le repas du Réveillon vont bon train. Les invités arrivent, la table se couvre de plats qui sont remplacés par d'autres mets au fur et à mesure qu'ils se vident, et on a l'impression d'avoir toujours fait partie de cette grande famille. 

 

Pende, Tessera, Tria, Dhio, Ena....  KALI HRONIA 2017 ! Antonis, le père de Kostas et d'Eleni, sabre le champagne et on trinque à la nouvelle année, avec une heure (et une année) d'avance sur nos proches en France. 

Les plats sont tous plus délicieux les uns que les autres. On remet le couvert le lendemain chez les grands-parents de Kostas et Eleni (les parents de leur mère Stella) et leur grande-tante, où il y a à nouveau presque plus de plats et plus de gâteaux que le nombre de convives autour de la table.

Détournement de tableau


Kostas et Eleni nous emmènent dans les rues d'Athènes. On se promène notamment dans les rues d'Exarchia, un quartier populaire du centre souvent appelé la "capitale anarchiste" dont les murs couverts de beaux graffs reflètent les luttes, rages et espoirs d'un pan de la population que les médias ne représentent souvent que par la caricature mais qui comptent bien ne pas faire taire leurs voix. Ci-dessus, voici la rue dans laquelle le jeune Alexis Grigoropoulos a été abattu par la police. Sa mort a déclenché des émeutes en 2008 qui ont mobilisé toute la jeunesse athénienne. 

 

La visite de la célèbre Acropole, qui trône sur une colline au milieu de la ville, nous offre une vue panoramique sur l'immensité de la capitale grecque. Elle permet surtout, malgré les milliers de selfies autour de nous qui font écran, d'apprécier l'ouvrage monumental qu'a pu réaliser l'homme (ou l'esclave) il y a plus de 2000 ans.

 

Lors d'une discussion autour d'un "tsipouro" (l'eau-de-vie grecque), un Grec regrette "que la Grèce du passé montrait la voie à l'Europe alors qu'aujourd'hui, elle est exsangue et fait partie des derniers de la classe..." 

Une des Cariatides originales manque à l'appel : comme les frises du Parthénon et de nombreuses autres statues, elles sont actuellement au British Museum depuis que Lord Elgin les a ramenées dans ses valises. Les oeuvres spoliées sont donc toujours au coeur d'un conflit entre la Grèce et le Royaume-Uni.

 

 

 

 

Kostas anime un programme hebdomadaire à la radio Metadeftero. Il nous invite à venir parler de notre expérience de cyclovoyageurs aux auditeurs... en direct ! On accepte avec plaisir. Si vous vous lassez un peu de nous lire et que nos voix vous manquent, vous pouvez retrouvez l'émission greco-franco-anglo-musicale en ligne ici

"Bienvenue... Tu dois à la Troïka [la Commission européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fond Monétaire International] 36 730€". On comprend que le message soit signé "flippe"... 

 

 

On s'épargne une sortie de capitale à vélo (rarement une sinécure) en prenant un bateau pour la petite île de Poros (même si on ne s'épargne pas tout à fait du stress du départ, car la chaîne de Gaetan choisit de se casser sur la route pour aller jusqu'au port du Pirée...). Une seconde petite embarcation nous permet de rejoindre la rive d'en face, sur le Péloponnèse, et de profiter de la vue sur le petit village pittoresque de Poros. De là, on roule jusqu'au site antique d'Epidaure.

Asclepios, dieu de la médecine, équipé du fameux serpent que l'on retrouve sur les devantures de pharmacie.  

 

Epidaure était un site connu dans tout le monde antique pour les miracles guérisseurs du dieu Asclépios - une sorte de Lourdes de l'époque. Aujourd'hui, les visiteurs se pressent surtout pour voir le théâtre extraordinairement bien conservé et à l'acoustique impressionnante : quelques pas  au centre de la scène s'entendent jusqu'aux derniers rangs des spectateurs (on ne manque pas de faire le test). 

 

Le reste du site n'est pas moins intéressant : on découvre tout le parcours des malades, on s'y croirait ! Il fallait d'abord se faire purifier (et s'alléger le porte-monnaie en offrandes au dieu), puis attendre devant le sanctuaire, où des bas-reliefs des miracles d'Asclépios devançaient déjà la méthode Coué en vantant les incroyables guérisons du dieu. Enfin, le patient était invité à s'endormir dans le temple ; c'est alors que le dieu lui rendait visite en rêve et le guérissait (par l'intermédiaire d'un serpent qui mordait la zone douloureuse) ou lui donnait une "ordonnance" de remèdes à prendre. Qu'on y croit ou pas, le bon air des collines d'Epidaure, les bains et le sport faisaient sûrement du bien à beaucoup de malades...

Gaetan a raté le depart du 100m des Jeux panhelléniques d'Epidaurus au IVème siècle avant J-C.

Vue sur Paralio Astros (littéralement, la plage d'Astros)

 

On passe brièvement par Nafplio, juste le temps pour Gaetan de se laisser tenter par L'été grec de Jacques Lacarrière puis de se perdre dans les petites ruelles de la premiere capitale de la Grèce indépendante (avant que le nouveau roi, un Bavarois (tiens tiens, déjà la mainmise allemande !) ne  la déplace à Athènes en 1828.

 

On file ensuite le long d'une magnifique baie à Paralio Astros où nous attends Giorgis, qui nous héberge deux soirs. Le lendemain, c'est le jour de la "consécration de l'eau" : on s'y rend avec curiosité...  Tous les 6 janvier, dans les villes au bord de l'eau (il y en a un certain nombre en Grèce), un pope jette une croix dans l'eau sous les regards de la  foule regroupée sur la marina et quelques courageux plongent la récupérer. Y a-t-il à la clé l'espoir d'un accès VIP au paradis pour oser braver les températures de l'eau en janvier ? En tout cas, dans le monde d'ici bas, le gagnant est récompensé par les spectateurs, qui lui offrent une obole quand il se promène ensuite dans la marina avec la croix...

Le pope débarque, tous les journalistes et officiels sont de sortie !

Giorgis nous fait visiter la jolie petite ville de Paralio Astros et on apprend avec lui à dénicher quelques plantes sauvages savoureuses en salade.

 

Après la playa d'Astros, son eau turquoise et le confort de l'hébergement, on se prepare à affronter les températures en dessous de zéro prévues pour les prochains jours.

 

Les bonnets, gants et écharpes sur le dessus de la sacoche et nous voilà en route vers Argos, au coeur du Péloponnèse.

 

Survivrons-nous aux températures hivernales ? Réussirons-nous à passer entre les gouttes et les flocons pour atteindre le Nord de la Grèce ? Vous le saurez au prochain épisode... 

 

La vie, c'est comme rouler à vélo : pour garder l'équilibre, il faut continuer à bouger.

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